Les salariés européens face à la transformation numérique des entreprises

Si une large majorité des salariés en Europe s’accorde à dire que la révolution digitale est en marche, elle ne revêt pas la même réalité pour tous. C’est le principal enseignement de la dixième édition du baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être et la motivation des salariés européens qui a été menée cette année auprès de 13 600 salariés dans 14 pays, avec un éclairage particulier sur la transformation numérique.
Si une large majorité des salariés en Europe s’accorde à dire que la révolution digitale est en marche, elle ne revêt pas la même réalité pour tous. La disparité des initiatives numériques et les différences de perception en termes d’impact sur le travail au quotidien sont un réel défi pour les organisations.

Des salariés avertis mais qui jugent leur entreprise « en retard »
Une large majorité des salariés européens (73%) se disent familiers avec le digital dans leur univers personnel, quelle que soit la classe d’âge : contrairement aux idées reçues, pour 67% des 55 ans et +, l’usage du numérique est quotidien. Quand on les interroge sur le développement des usages numériques, 6 salariés sur 10 estiment que leur entreprise est « au même niveau » ou « en retard » par rapport à celles de son secteur. Pour autant, cette transformation digitale recouvre des réalités diverses. Parmi les initiatives les plus déployées en Europe : la gestion électronique des processus RH (numérisation des fiches de paie, recrutement via les médias sociaux …), le e-learning, la mise en place d’un réseau social d’entreprise ou encore les espaces de travail virtuels. En revanche, les accords en faveur du télétravail ou les politiques de Bring Your Own Device (BYOD), restent minoritaires.

Le numérique : une influence globalement positive
Pour la plupart des salariés interrogés, les outils digitaux ont un impact très majoritairement positif ou neutre (80%) sur leur motivation au travail. Ainsi, quel que soit son pays, 1 salarié sur 2 considère les outils digitaux comme des aides à l’évolution de ses compétences (51%) et les perçoit de manière positive sur son autonomie au travail (48%) et sa qualité de vie (48%). Les conséquences sont également perçues comme largement bénéfiques sur la qualité des relations clients ou la collaboration entre équipes, pour 46% des salariés en Europe. En revanche, 1 salarié européen sur 5 considère que la révolution numérique est susceptible d’avoir un impact négatif sur l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle et une même proportion évoque un impact négatif sur les comportements managériaux. Attention aussi aux risques d’inégalités nouvelles. En effet, si les salariés se sentent insuffisamment « accompagnés » par leur manager (méthodes de travail flexibles et beaucoup d’autonomie laissée…), le digital peut influencer négativement leur motivation. Ce rôle central du manager avait évoqué dans un précédent billet.

4 profils de salariés face au digital, et 4 accompagnements à prévoir par les RH
Face à la révolution digitale, l’étude fait apparaître l’existence de quatre profils au sein d’une même entreprise, nécessitant la mise en place de politiques différenciées en fonction de chaque population par les DRH. Ces derniers ont ainsi un rôle majeur à jouer pour accompagner le changement au sein de leurs organisations. Les modes de management doivent, également, répondre de manière adaptée à chaque catégorie de salariés.

Les « Connectés » : le digital bien implanté
Particulièrement représentés parmi les Top Managers et dans le secteur des télécoms ou de l’IT, les salariés dits « Connectés » sont mieux équipés que la moyenne. Ils considèrent leur entreprise en pointe (67%) et les outils digitaux exercent une influence positive sur leur motivation (53%). Pour eux, la révolution numérique signifie innovation et prise de risque. Néanmoins, connectées tout au long de la journée, ces catégories affichent aussi un niveau de stress élevé.
>> Face à ce type de profils, les RH doivent être attentifs à accompagner le changement dans la durée en cherchant à limiter le stress et en développant, par exemple, des chartes consacrées au bon usage du numérique dans l’entreprise.

Les « Impatients » : un décalage entre attentes et réalités professionnelles

edenred les impatients
Si les « Impatients » envisagent, eux aussi, positivement la révolution numérique (66% considèrent que le digital a un impact positif sur leur motivation), ils sont en demande vis-à-vis de leur employeur pour accélérer le changement. Salariés du secteur public notamment, ils considèrent leur entreprise ou administration comme au même niveau (48%) ou en retard (35%) par rapport à celles de leur secteur. Le digital a également pour eux un impact positif sur la plupart des indicateurs liés à leur bien-être et notamment leur équilibre de vie (61%).
>> Pour répondre aux attentes des « Impatients », les DRH, en lien avec le management de leur entreprise, doivent accompagner et accélérer la mutation numérique.

Les « Passifs » : le sentiment de ne pas être vraiment concernés

edenred les passifs
Bien équipés, les « Passifs » pensent que leur entreprise est au même niveau que les autres (56%). Ils ont une vision majoritairement neutre de l’influence des outils digitaux, tant sur leur motivation (52%) que sur leur équilibre de vie (61%). Toutefois, ils se montrent plus critiques concernant l’impact du numérique sur les comportements managériaux : ils attendent notamment un renouvellement des comportements de leur hiérarchie à l’ère du digital (davantage de feedback, de prise de risque…).
>> L’enjeu des DRH, dans ce contexte, est d’impliquer ces salariés en encourageant les « Passifs » à devenir parties prenantes de la transformation de leur entreprise.

Les « Isolés » : le digital absent de leur vie professionnelle

Dotés d’un faible équipement numérique, les « Isolés » considèrent que leur entreprise est au même niveau que les autres (38%) ou en retard (28%). Cette catégorie recouvre davantage de salariés de plus de 55 ans ou du secteur du BTP.
>> Avec des salariés « Isolés » de la révolution numérique, la conduite du changement reste, à ce stade, secondaire pour les DRH.

Ces 4 profils de collaborateurs peuvent être rapprochés des 4 modèles d’entreprises développés par Cap Gemini avec le MIT pour identifier le degré de maturité digitale des entreprises. Et vous, à quelle catégorie pensez-vous appartenir ?

Ce billet reprend des contenus du dossier de presse réalisé pour cette étude. Vous pouvez retrouver l’ensemble des résultats du barometre Edenred IPSOS.

Partagez ce post

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
WhatsApp

Ces articles pourraient vous intéresser