ChatGPT : On recrutait comme des robots avant que les robots n’écrivent pour nous ?

chatGPT

Parce qu’on recrutait comme des robots bien avant que les robots n’entrent dans l’équation.

Cet article est garanti sans chatGPT caché. C’est peut-être ce qu’on devra préciser dorénavant en présentant un contenu dont l’idée, la recherche et l’écriture ont été générées par un ou plusieurs humains. Le fait-on quand une marque employeur s’appuie sur un réel validé par les collaborateurs ? Certains sites carrières ou comptes sociaux donnent pourtant l’impression d’être alimentés par des robots. Et ce fut le cas bien avant l’existence de ChatGPT.

ChatGPT, robot programmé pour raisonner comme un humain ?

Un prototype d’agent conversationnel spécialisé dans le dialogue

ChatGPT est un outil, développé par OpenAI, qui utilise l’intelligence artificielle. Lancée en novembre 2022, cette application compte 1 million d’utilisateurs début décembre, et 100 millions en janvier 2023. En deux mois donc, le robot qui voulait devenir un véritable humain a créé un boom sans pareil : son taux de pénétration est monté en flèche comme aucune application auparavant. Littéralement !

ChatGPT : “Je n’ai pas la capacité de raisonner comme un humain, ou de créer”

J’ai posé cette question au principal intéressé. Et il m’a répondu que, en tant que modèle de langage basé sur l’IA, il était programmé pour simuler les réponses humaines, en comprenant et en traitant des informations pour fournir des réponses utiles à des questions et des requêtes complexes :

“Je n’ai pas de conscience de soi ou de pensée autonome. Cela signifie que je n’ai pas la capacité de raisonner ou de penser comme un être humain. Je ne peux pas « créer » au sens traditionnel du terme”.

ChatGPT m’explique enfin que ses réponses sont basées sur des modèles statistiques qui ont été entraînés sur un large corpus de texte existant, et que, en gros, il ne peut pas en sortir.

Sans surprise pour le moment, ChatGPT ne véhicule pas la chaleur humaine

ChatGPT ne crée rien, et surtout pas des émotions :

“En tant que modèle de langage basé sur l’IA, je ne peux pas produire de réponse qui exprime des émotions complexes et profondes comme un être humain. Les émotions sont liées à la conscience de soi et à la capacité de ressentir des expériences sensorielles, des sensations et des sentiments complexes, et les modèles de langage basés sur l’IA n’ont pas ces capacités. Je ne peux pas remplacer les interactions humaines complexes qui impliquent des émotions et des sentiments réels”.

Capable de produire des réponses qui semblent émotionnelles en utilisant des techniques de traitement de langage naturel, l’intelligence artificielle véhicule en apparence des émotions qui ne sont que des approximations basées sur des modèles statistiques. Elles ne reflètent pas une expérience émotionnelle réelle. 

ChatGPT et marque employeur, quel rapport ?

De nombreux RH et recruteurs parlaient comme des robots avant l’heure

Trop souvent, les discours marque employeur sont désincarnés, froids et emprunts de langue de bois. À l’instar de ChatGPT, cette absence d’originalité peut donner l’impression de lire des copier-coller d’autres sites carrières, ou des contenus recyclés depuis d’autres supports. Aucune conviction n’est transmise, aucun parti n’est pris, et l’engagement bien concret qu’on demande au candidat est absent des déclarations qui s’étalent dans les paragraphes censés convaincre.

Cette communication RH est-elle aussi trop rationnelle, ne laissant rien filtrer d’humain ? Au final, elle ne génèrerait donc aucune émotion, aucun sursaut chez le lecteur, celui-là même que l’on voudrait faire passer à l’action sur la base d’un discours désincarné, pas ancré.

Comment favoriser une marque employeur authentique et différenciante ?

La question n’est pas d’utiliser ChatGPT ou non au moment de construire ses supports de communication RH. La question est plutôt de savoir ce qu’on peut faire pour éviter de cultiver une marque employeur hors-sol, que cette aberration soit causée par l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle ou la sous-utilisation de l’intelligence humaine.

Quoi que l’on en pense, l’objectif gagnant d’une communication de recrutement est de véhiculer fidèlement la marque employeur réelle, c’est-à-dire l’empreinte que l’entreprise laisse sur ses collaborateurs au quotidien. Une communication de marque employeur est aussi authentique et différenciante qu’elle ose et qu’elle sait s’appuyer sur du réel.

C’est en étant relié avec ce qui se passe concrètement – via des diagnostics et des plans d’action établis avec bon sens et pragmatisme – que l’on véhicule cette réalité et que l’on évite l’effet hors sol : 

  • Audit du vécu collaborateur : entre autres, le style de management, le cadre de travail, la rémunération ou l’engagement RSE.
  • Audit des pratiques RH et construction d’une stratégie pour impulser le changement.
  • Plan d’action incluant le déploiement d’actions internes et d’actions pour une communication externe transparente et attractive.

Une bonne communication marque employeur est ancrée, elle véhicule des convictions, des partis pris, un véritable engagement. Cela nécessite une réflexion en profondeur, et c’est ce qui peut donner aux RH une dimension encore plus stratégique dans l’entreprise. Et profitable, quand cette réflexion et les actions qui en découleront seront reliées aux attentes des collaborateurs et clients, pour éviter le turn-over et la perte d’un marché considérable.

Comment ça se traduit en pratique sur vos supports de communication ?

Votre site carrières ne se construit pas de la même manière que vos offres d’emploi, les articles de votre blog employeur, ou vos publications LinkedIn. Pour autant, quel que soit le format à développer, c’est cette même démarche vertueuse qui vous différenciera d’un robot, humain ou artificiel.

Nous ferons de plus en plus confiance à ChatGPT – ou un autre – pour effectuer des recherches, les mettre en relation, faire des liens et présenter l’information sous une forme demandée par l’utilisateur. Laissons-lui, si nous le voulons, ce travail, qui a peut-être moins de valeur ajoutée pour un RH qui veut transmettre l’offre RH de son entreprise, que pour un chercheur en sociologie, ou un historien, qui a besoin de valider et d’étudier ces informations à la source. Mais utilisons ces contenus pour construire des supports augmentés par la capacité humaine à une réflexion originale et nouvelle, loin des contenus recyclés, combinés, copiés-collés.

Et gardons ce qui nous rend humain : la capacité à sonder une expérience humaine, à la transcrire et surtout, à véhiculer les émotions que ressentent ces humains pour provoquer d’autres émotions chez d’autres. Si vous vous débrouillez bien, vous pouvez transmettre le plaisir de vos collaborateurs à travailler pour votre entreprise en dopamine, le neurotransmetteur de la motivation, sécrété quand on ressent une tension entre récompense et ennui.

C’est l’intelligence émotionnelle – et pas artificielle – qui produit le plus d’effets sur l’attraction, l’engagement et la fidélisation d’un humain auprès d’autres humains. Vérifions que notre top management soit suffisamment doué et formé pour en faire preuve au quotidien et nos RH et recruteurs, aptes à incarner et transmettre cette réalité telle que vécue par le corps, et pas seulement par la pensée.

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