Le digital aux USA : un exemple à suivre ?

le digital aux USA

« Made In Silicon Valley, du numérique en Amérique », est un ouvrage qui tente de décrypter les raisons de l’hégémonie des USA en matière d’économie digitale.

Le digital aux USA

« Made In Silicon Valley, du numérique en Amérique », est une référence directe à l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville « De la démocratie en Amérique ». Comme Alexis de Tocqueville, David Fayon nous invite à une visite des USA pour comprendre les raisons du succès de ce pays aux 320 millions de consommateurs. David, spécialiste français du digital, récemment expatrié aux USA, s’intéresse surtout à l’économie numérique des USA, aux grands acteurs, notamment les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber), ces entreprises championnes du digital qui en quelques années, ont imposé de nouveaux modèles économiques et sont venues bousculer les acteurs traditionnels des principales économies. David Fayon a profité de cette immersion aux Etats-Unis pour rencontrer de nombreux acteurs de la chaine de valeur du digital : matériel, logiciel, données, start-up, grandes entreprises, institutions.

Son travail d’enquête cherche à identifier les enseignements que les entreprises françaises peuvent tirer de cette hégémonie américaine dans le digital, ce nouveau carburant du monde. Existe-t-il des pratiques transposables pour faire de la France la tête de pont du numérique en Europe, alors que le phénomène de « destruction créatrice » s’accélère et suscite autant d’inquiétudes sur l’emploi que d’espoir sur la compétitivité ? Comment ne pas se faire « ubériser », alors que les cycles de développement se raccourcissent et que l’agilité et l’innovation deviennent les vertus essentielles des entreprises et les compétences indispensables réclamées aux collaborateurs ?

Le digital aux USA : les 8 raisons des origines de la puissance numérique des USA

Pour l’auteur, c’est dans l’histoire des USA et ses marqueurs culturels que l’on peut trouver les premiers éléments de réponse :
– Une diversité d’origines culturelles : les USA sont un pays neuf, construit sur l’immigration européenne, asiatique et hispanique plus récemment, qui cultive encore aujourd’hui une immigration sélectionnée. La réputation mondiale de certaines écoles (MIT, Stanford, Harvard, Berkeley,…) en font également un efficace aspirateur des talents du monde.
– Une culture protestante qui a favorisé l’entreprenariat, opposée au catholicisme, pour lequel l’argent reste un tabou et le travail une punition divine.
– Une puissance financière : Wall Street est la première place boursière du monde, le dollar reste la devise internationale de référence, et l’activité des capital-risqueurs (parfois très spécialisés sur un secteur ou une techno) et des investisseurs institutionnels pour soutenir les start-up est particulièrement offensive et volontaire.
– Un Etat très présent : avec un fort protectionnisme, des politiques qui ont favorisé des monopoles nationaux pour partir à la conquête du monde, et des programmes de recherche militaires qui financent la R&D et stimulent l’innovation : le radar, le GPS, le mobile, internet sont issus de financement de l’armée.
– Une culture de l’entreprenariat et de la prise de risque fortement valorisée dans le système éducatif et la pédagogie américaine. Les expériences acquises dans la création d’entreprise, même en cas d’échec, présentent une réelle valeur pour les recruteurs.
– Un lien fort entre les écoles et les entreprises qui historiquement ont financé les laboratoires de recherche des écoles, soutenus les enseignants chercheurs, offerts de débouchés aux meilleurs étudiants, et qui entretiennent des liens étroits via leurs accélérateurs avec des réseaux de start-up d’étudiants, à l’image de Google, Facebook, PayPal…
– La culture du pragmatisme, très orientée sur l’objectif et le résultat : la culture du A/B testing et de l’exécution est privilégiée à de nombreuses discussions. Cette approche itérative permet de multiplier les expériences et de corriger rapidement en cas d’erreur : c’est le principe de la version « bêta ».
– Un marché unique de 320 millions de consommateurs, avec une langue unique, une fiscalité et un cadre juridique plus homogène qu’en Europe, qui offre immédiatement un immense marché et limite les efforts et les couts de déploiements, contrairement à une start-up française ou espagnole qui voudrait conquérir le marché européen.

L’ouvrage se termine par 30 recommandations à destination des pouvoirs publics pour faire de la France le champion européen du digital et offrir aux entreprises françaises les conditions pour être les prochains géants de l’économie numérique.

A condition d’une véritable volonté au niveau européen de lancer un « plan digital », l’héritage culturel, entreprenarial et managérial de l’Europe peut représenter des atouts pour aider les start-up européennes à devenir demain des géants dans cette compétition digitale mondiale.

L’ouvrage de David Fayon est disponible à la Fnac et chez Amazon

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