Zest : l’application qui monitore l’humeur des salariés en temps réel

zset

Zest est une appli RH qui propose aux entreprises d’évaluer l’efficacité de leurs actions en permettant aux employés de partager leur humeur du jour, d’exprimer leur feedback à leurs managers ou encore de soumettre des idées pour revoir le fonctionnement de l’organisation.

Toutes les entreprises cherchent à évaluer l’engagement de leurs collaborateurs, leur compréhension et leur adhésion à la stratégie de l’entreprise, et dans le même temps à faire remonter toutes les bonnes idées. Zest propose aux entreprises une plate-forme qui joue clairement la carte du simple et du ludique pour que les collaborateurs expriment leur “mood” (leur humeur) ou fassent des feed back en temps réel. De leur côté, les managers disposent de tableaux de bord pour suivre en temps réel ce mood et ces retours, et donc être en mesure d’évaluer l’impact de leurs actions. Entretien avec Christophe Bergeon, fondateur de Zest.

Chris ZestQuel est le constat de départ, ce qui vous a amené à lancer Zest ?
Le constat est que les entreprises qui gagnent sont celles qui libèrent leurs salariés, qui les engagent totalement et poussent leur pouvoir de création, leur passion, l’esprit d’équipe, l’objectif commun. Cela faisait pas loin de 10 ans que je vendais des solutions de Talent Management auprès des grands groupes et je suis arrivé au constat que ces solutions participaient au blocage du changement. Trop focalisées sur l’individu (objectifs, entretiens individuels) et sur la hiérarchie classique, elles poussent à l’alignement et l’obéissance plutôt qu’à la libéralisation. J’ai donc commencé à réfléchir à la création de la solution Zest il y a un an pour prendre le problème à revers.

Quel problème tente de résoudre Zest ?
Le manque d’engagement des collaborateurs et le ré-enchantement de leur travail ! Laissez-leur la parole librement (c’est-à-dire acceptez l’anonymat) et vos employés vont s’exprimer ! Ils ne demandent que ça ! Et aussi d’apporter leur pierre (leurs meilleurs idées) à l’édifice. Il faut faire confiance, il faut responsabiliser ses équipes. Il y a encore beaucoup trop de « petits chefs » ou de mauvais managers qui contribuent à un gâchis humain énorme dans l’entreprise. Ce n’est pas forcément toujours leur faute – même s’ils sont parfois ou souvent en fonction des organisations, réellement responsables – car on ne les a non seulement pas formés à la fonction de manager mais souvent on a sélectionné les meilleurs experts pour diriger une équipe, et pas les meilleurs meneurs d’hommes ! Et tout cela sans compter que la fonction change aujourd’hui totalement. Le manager doit être un accompagnant, un mentor, un formateur, un exemple pour ses équipes. Il doit donner envie, être admiré, être reconnu comme quelqu’un qui vous fait grandir. Bref, ce nouveau manager « 3.0 » aura forcément besoin de l’aide de ses équipes pour être tout cela, il a besoin d’une contribution beaucoup plus forte de leur part, l’application Zest va y contribuer.

Quelle est la promesse de Zest ? Et à qui s’adresse-t-il ?
La promesse de Zest, c’est de comprendre immédiatement les attentes des collaborateurs, de ne plus pouvoir dire « il ne m’en avait jamais parlé » lorsqu’un salarié quitte l’entreprise. Surtout, c’est de pouvoir leur redonner envie en répondant à minima à leurs attentes. Mais c’est aussi mieux les connaître, percevoir leurs changements en temps réel (on n’attend pas la fin de l’année et le fameux entretien annuel). Grâce à l’application Zest, les feedbacks sont immédiats, les idées remontent en temps réel et l’entraide est favorisée en permanence. Tout cela en prenant le pouls -l’humeur- des collaborateurs en temps réel ! Quel dirigeant n’aimerait pas comprendre immédiatement que sa stratégie n’est pas comprise ni partagée ? Un grand groupe français très international disait récemment s’être aperçu que la stratégie n’était pas partagée au-delà du niveau n-2 du CEO. Sachant que les niveaux sont nombreux, cela veut dire que la majeure partie de ses dizaines de milliers de salariés n’a pas compris à quoi ils contribuent et vers où se dirige leur organisation. Zest ne s’adresse néanmoins pas qu’aux Grands Comptes car cette problématique est partagée dans toutes les organisations ! Nous avons des clients de 10 employés qui eux-mêmes ont des problèmes de collaboration et de libéralisation.

Quels sont les bénéfices attendus pour les cibles ?
Je ne peux vous dire autre chose que très nombreux. Un salarié heureux est un salarié plus efficace, plus performant et plus engagé ! Les entreprises ont tout intérêt à favoriser le bonheur de leurs équipes et leur épanouissement au travail. Evidemment, on ne peut pas répondre à tout et tout offrir, mais on n’est pas non plus face à des enfants capricieux, un salarié peut comprendre les enjeux de son entreprise si cette dernière prend le temps de lui expliquer. Le vrai alignement, c’est l’alignement de passion et d’objectifs partagés, et non pas « cascadés » comme disent nos amis américains (là, c’est du tais-toi et obéis). Ré-enchanter l’entreprise, c’est contribuer à embarquer tout le monde dans un beau projet commun, on ne parle là que des fondements de l’entreprise humaine, sauf que nos organisations s’en sont tellement éloignées ces dernières décennies que l’on doit aujourd’hui absolument retrouver ses racines !

screen ZestEn quoi est-ce une innovation ?
Vous voyez beaucoup d’entreprise qui en sont là ? 😉 Plus sérieusement, c’est une innovation, car on oublie souvent que nos outils ont un impact énorme sur notre organisation et notre travail ! Je remonte au silex ??? Je vous donne un exemple, j’ai eu de nombreux clients dans ma vie professionnelle qui me demandaient de dire que l’outil que je vendais ne pouvait pas faire ci ou ça même s’il le faisait en 2 mn de configuration ! Pourquoi ? Pour imposer le changement et la simplification par l’outil. Plutôt que d’affronter ses équipes, de leur expliquer pourquoi on change, on mets ça sur le dos de l’outil (« il ne peut pas fonctionner tel que l’on fonctionnait » !) et donc on simplifie ses processus par un nouvel outil. En ce sens, l’application Zest peut réellement accélérer le changement des organisations et les faire passer à l’ère digitale. Zest va contribuer fortement à la révolution organisationnelle dont nous parle un Jeremy Rifkin (et d’autres), nous sommes à l’ère du collaboratif ! Et nous ne sommes évidemment qu’au début des nombreuses innovations que nous comptons apporter aux organisations avec Zest. Si nous connaissons réellement le collaborateur, nous allons réellement répondre à ses besoins comme le fait un Amazon en vous conseillant les livres dont vous aviez rêvé !

Quel est son modèle économique ? Quelles sont les prochaines étapes ?
L’application Zest est une application SaaS. Elle ne nécessite donc aucune installation mais seulement un accès internet. Nous fonctionnons par abonnements – annuels ou multi-annuels principalement – basés sur le nombre d’employés de chaque organisation cliente. Nous avons lancé Zest début septembre et les premiers retours sont excellents, nous avons déjà une demi-douzaine de clients et nous espérons doubler à minima ce nombre d’ici à fin 2015. Nous avons déjà 2 grands comptes qui ont démarré sur des populations pilote avant un déploiement plus massif. Nous avons aussi mis en place avec notre équipe R&D un cadencement d’innovations très élevé : nous sortons une nouvelle version à chaque fin de mois, l’outil est mis à jour automatiquement en toute transparence pour nos clients qui bénéficient ainsi de nouveautés très fréquentes. Nous nous lançons aussi en parallèle à l’international avec des partenariats de distribution en Asie, en Amérique latine et en Europe du Nord. La prochaine étape sera les Etats-Unis et le Canada, nos amis et cousins canadiens étant souvent très en avance sur les problématiques d’organisation RH.

Pouvez-vous vous présenter, quel est votre parcours professionnel ?
J’ai démarré ma carrière il y a un peu plus de 20 ans à l’international, j’ai vécu au Mexique, en Colombie et en Inde. J’ai débuté en finance d’entreprise pour ensuite me réorienter vers le recrutement en cabinet et enfin vers des fonctions commerciales et managériales. J’ai toujours beaucoup voyagé et j’ai beaucoup travaillé pour des start-up américaines. J’ai donc un peu touché à tout, j’espère avec bonheur, en tout cas en ce qui me concerne. Il faudrait demander à mes collaborateurs s’ils partagent mon point de vue. Mais je pense et j’espère que oui. C’est justement un peu grâce à eux tous que j’ai eu l’idée de créer Zest. Quand vous libérez vos collaborateurs, quand vous leur faites confiance, vous avez un retour qui est tellement puissant, tellement gratifiant, que je conseille évidemment à tout un chacun de le faire. Et je me suis dit que si un outil pouvait contribuer à cela, alors fonçons et essayons de rendre ça rentable ! J’en profiterai pour recréer une grande et magnifique équipe avec un superbe projet commun.

Que faut-il penser de Zest ?
Zest, par son principe du temps réel, combinant données quali et quanti, se montre bien plus réactif et donc efficace que les traditionnels baromètres sociaux annuels, suivis l’année d’après du plan d’actions managérial. La possibilité de proposer aux collaborateurs le choix de l’anonymat dans les contributions est une très bonne solution. Les craintes, fréquemment exprimées par les directions, de voir ce type d’espace devenir un déversoir ingérable de réclamations, de rancoeurs personnelles, voire d’insultes, ne sont que très partiellement fondées. Je l’ai personnellement expérimenté. Il y a certes toujours quelques dérapages (dont la plupart sont contestables dans leur forme, beaucoup plus rarement dans le fond), mais qui sont nettement compensés par la qualité des commentaires et des suggestions remontés, et les pistes d’amélioration possibles pour l’entreprise. A l’inverse, les projets de réseaux sociaux d’entreprise refusent très souvent le choix de l’anonymat et ne réunissent que des contenus politiquement corrects, sans intérêt pour les collaborateurs ou pour la Direction.
Zest se distingue aussi des traditionnels réseaux sociaux d’entreprise par un réel soin apporté à l’expérience utilisateur, avec une interface simple, intuitive, presque ludique.
Je suis convaincu que Zest ne convient pas à tout type d’entreprise, il s’adresse à celles qui ont déjà une culture de la liberté de parole et du participatif. Je ne suis pas certain qu’un outil, même ludique et simple d’usage, puisse modifier l’ADN profond de l’entreprise. Cela ne reste qu’un outil facilitateur.
La question que l’on peut se poser est comment Zest peut coexister avec d’autres plates-formes collaboratives, quand les entreprises, dans une logique d’outil unique et pour des raisons de rationalité économique, privilégient plutôt des solutions orientées business.

Pour découvrir Zest : www.zestmeup.com

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