Marque employeur, identité employeur, marketing employeur, communication employeur, il est temps d’y mettre bon ordre !

Marque employeur, identité employeur, marketing employeur, communication employeur sont trop souvent utilisés de manière indifférenciée par les entreprises et leurs partenaires. Ce grand mélange, outre qu’il contribue à complexifier les messages quand il n’est pas révélateur d’une parfaite ignorance du sujet, n’est pas de nature à professionnaliser les approches. Or un concept mal maîtrisé est mal utilisé, et un concept mal utilisé donne une analyse approximative. Revenir sur la (une) définition de ces 4 concepts me semble salutaire.

L’identité employeur : c’est l’ensemble des attributs de l’entreprise, ce qui la définit. Comme la Carte d’Identité définit les caractéristiques d’un individu (son sexe, sa date de naissance, sa nationalité, son domicile…), l’identité de l’entreprise, ce sont les racines, son territoire de compétences, son histoire, la réalité de ses produits, ses points de vente, de ses succès et de ses échecs. Sur un plan plus RH, son modèle managérial, sa politique de formation, ses règles de rémunération… Bref un ensemble d’éléments intangibles, qui sont tous à l’intérieur de l’entreprise et qu’il n’est pas aisé de modifier rapidement, nous sommes sur du temps long.

La marque employeur : la marque, c’est une traduction concentrée des promesses, un raccourci d’attributs rationnels et émotionnels, de valeurs associées consciemment ou pas. C’est par cet exercice de synthèse, de résumé, que l’on va rendre lisible, facilement identifiable et repérable. Certes, elle ne traduira que partiellement la richesse des promesses de l’entreprise et des diversités des réalités internes. Mais comme tout objet de communication qu’est la marque, elle est un repère, une identification qui rassure car elle réduit le risque inhérent à tout choix. Au-delà de ces attributs internes, elle se définit aussi vis-à-vis de son environnement : elle permet à l’entreprise-employeur de se différencier de la concurrence, elle intégre les attentes de ses cibles.

Le marketing employeur : traditionnellement, le marketing consiste à identifier des besoins et attentes d’une population donnée afin de mettre en place des actions qui satisferont ces attentes en dégageant une rentabilité et participeront à l’atteinte des objectifs de l’entreprise (rentabilité, expansion, …). Le point de départ est donc bien l’identification d’éléments externes. Au contraire, et même si même si le marketing RH cherche à promouvoir des comportements (attraction des candidats, engagement des collaborateurs), il doit démarrer sur l’interne, s’appuyer sur l’identité réelle de l’entreprise, au risque de créer une distorsion préjudiciable, même si le caractère concurrentiel de son marché l’oblige à intégrer des éléments propres à ses cibles. Le marketing RH va regrouper l’ensemble des actions visant à définir, adapter, faire des choix dans l’offre RH, dans le contrat social que l’on va proposer au collaborateur.

La communication employeur : c’est peut-être le concept le plus simple à définir car presque rien ne différencie la communication traditionnelle et RH. Elles s’appuient toutes deux sur les même techniques : choix d’un territoire d’expression à même de satisfaire les objectifs, recherche des aspérités de l’identité à même de déterminer un avantage par rapport à la concurrence, qui réussira à rencontrer les attentes de cibles. Sur cette base, l’entreprise bâtira un message qu’elle fera vivre au travers d’un ensemble d’actions, qui passeront par des canaux de diffusion soigneusement sélectionnés pour leur pertinence ou leur puissance.

Ainsi une stratégie de communication RH, aussi bonne soit-elle, ne fera jamais un plan marketing. De même, je ne vois pas de sens à parler de marque RH vers l’interne, les collaborateurs n’ont que faire de cette expression partielle et synthétisée de l’expérience qu’ils vivent au quotidien.

J’aurais également pû parler de promesse employeur, de réputation employeur. Ces quelques définitions peuvent certainement être complétées ou amendées, il en existe certainement d’autres. J’espère que cet exercice contribuera un peu à clarifier les réflexions et les professionnaliser, car les entreprises en ont un grand besoin.

Partagez ce post

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest
WhatsApp

Ces articles pourraient vous intéresser

sourcing
MARKETING RH

Automatisation du sourcing : innovation de pointe du recrutement ?

Avènement des jobboards, automatisation du sourcing, tri des CV par des machines… autant d’innovations de ces dernières décennies qui visaient à rendre le recrutement plus efficace et efficient. Ces progrès technologiques ont-ils été à la hauteur de leurs promesses ? Je vous propose de faire le bilan ensemble.

L'équilibre vie pro vie perso se manifeste souvent par un déséquilibre : d'où le choix de cette image qui montre une équilibriste sur un monocycle avec une ombrelle rouge, grimée comme une clown, essayant de se tenir en équilibre sur une corde, au-dessus d'une ville aux grands immeubles
MANAGEMENT

Déséquilibre vie pro/vie perso : quid de la cohésion d’entreprise ?

Les plus beaux équilibres sont souvent instables. Celui entre vie professionnelle et vie personnelle semble quelque peu chaotique si on l’observe sur plusieurs décennies, ou en se projetant vers les prochaines. Le télétravail est un exemple parfait de nouvelle exigence des candidats et salariés envers les entreprises. Ne passerait-on pas d’un déséquilibre à un autre ?

Robinet fermé : symbole de la pénurie de candidats qui touche les recruteurs de plus en plus fort, d'où la nécessité de mesurer le ROI des actions RH
MARKETING RH

Pénurie de talents : comment mesurer le ROI des RH face aux difficultés de recrutement ?

Le contexte actuel est celui d’une pénurie de talents sur le marché du travail. Les entreprises ont manifestement tout intérêt à investir dans les ressources humaines, pour favoriser le recrutement et la fidélisation de leurs meilleurs éléments. Il est cependant important d’évaluer le rapport entre le coût et les bénéfices de ces actions en ressources humaines afin de prouver leur rentabilité. Comment mesurer le ROI en RH en fonction du contexte actuel du marché du travail ?